La greenflation et l’impact sur l’environnement : comprendre les mécanismes

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La greenflation et le changement climatique sont au cœur des débats. L’exploitation de l’or blanc – le lithium – et des autres ressources stratégiques pour la transition énergétique n’est pas sans conséquence sur l’environnement et sur l’économie. Les spécialistes ont baptisé la flambée des prix de ces ressources du doux nom de l’inflation verte.

La neutralité carbone horizon 2050 a un prix

L’inflation touche le monde entier. A cause, entre autres, de la crise du Covid et la crise en Ukraine, le prix de l’énergie et toutes sortes de matières premières explose. D’un autre côté, la crise environnementale et le changement climatique se font de plus en plus pressants. Les Etats doivent accélérer le pas de la transition énergétique et climatique pour atteindre les objectifs fixés pour 2050 par le Pacte vert de l’UE.

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L’utilisation des énergies fossiles est incriminée pour grande partie pour la destruction de l’environnement. La neutralité carbone et l’indépendance des sociétés vis-à-vis de ces énergies polluantes ont pourtant un coût, et non des moindres. En même temps que le prix de l’énergie, dont l’essence, le prix des matières stratégiques pour la transition énergétique flambe : inflation verte ou greenflation, ils appellent ce phénomène.

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Le greenflation : un mal nécessaire

Les batteries des véhicules électriques, vers lesquels de plus en plus de foyers se tournent, ont besoin de lithium. Pour la fabrication des pales d’éoliennes, impossible de faire sans l’aluminium et sans le balsa. Les technologies dites bas carbone sont voraces en cuivre. Les ressources en métaux comme le Cobalt et le manganèse ne sont pas épargnés non plus. Une flambée du prix de ces métaux indispensables à la transition énergétique inquiète certains, mais est dans l’ordre choses pour d’autres.

Le prix du lithium sur le marché mondial a connu une hausse de 400%. Le prix de l’aluminium a également atteint de nouveaux records historiques. La forte demande en lithium et en aluminium augmente mécaniquement leur prix. Mais il ne s’agirait pas là de l’unique cause de la greenflation. Les restrictions environnementales quant à l’exploitation de ces ressources stratégiques enveniment la greenflation. Et pourtant, il s’agit d’un mal nécessaire.

La greenflation : une inflation verte qui dure

Afin d’atteindre les objectifs de neutralité carbone de 2050, il est impossible de faire sans ces ressources stratégiques. Il est prévu par exemple que la demande en Lithium soit multipliée par 40 d’ici 2040. En ce sens, le coût de cette matière n’est donc pas prêt de connaître une baisse. La persistance de l’inflation verte semble être inéluctable. Il en est de même pour ce qui est du prix des autres matériaux stratégiques.

La Chine, pays producteur de 60% de l’aluminium au niveau mondial, s’est imposée un plafond pour la production de ce métal extrêmement polluant pour l’environnement. L’impact sur l’environnement de l’exploitation du lithium au Chili est une réalité, dont les indigènes paient les frais. Tout en sachant que la production du lithium occasionne 16 à 20 kilos de CO2 par tonne en Australie et en Chine. L’extraction de ce minerai est également gourmande en eau.

En quelque sorte, il s’agit du prix à payer pour qu’enfin, comme l’espère tout le monde, on puisse atteindre la neutralité carbone en 2050. Des mesures de restriction visant à limiter l’impact de ces ressources sur l’environnement sont envisagées comme le fait d’en plafonner la production. Un cercle vicieux qui tire le prix vers le haut car l’offre ne suivra donc pas la demande.

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