Perspectives financières et macroéconomiques pour 2025 : Entretien avec Marc Kreiker, Analyste financier
Dans un contexte économique mondial marqué par l’incertitude, nous avons rencontré Marc Kreiker, analyste financier renommé, pour discuter des perspectives économiques et financières de 2025. Entre défis géopolitiques, évolution des politiques monétaires et transformation des secteurs économiques, Marc partage ses analyses et recommandations pour naviguer dans cette année charnière.
Q : Marc, 2025 semble être une année pleine de défis. Quels seront, selon vous, les principaux facteurs macroéconomiques à surveiller ?
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Marc Kreiker : Tout d’abord, les politiques monétaires des grandes banques centrales resteront un élément clé. Même si l’inflation s’est atténuée par rapport aux sommets atteints en 2022-2023, elle reste tenace, surtout en Europe et aux États-Unis. Les banques centrales, comme la Réserve fédérale et la BCE, devront maintenir un équilibre délicat entre contenir l’inflation et éviter une récession prolongée.
Un autre facteur crucial sera la volatilité des marchés obligataires, particulièrement dans un contexte de courbe des taux plate ou inversée. Enfin, les tensions sur les monnaies, surtout dans les marchés émergents, pourraient exacerber les déséquilibres financiers mondiaux.
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Q : Quels secteurs économiques seront les plus impactés par ce contexte ?
Marc Kreiker : Nous verrons un double mouvement. Certains secteurs subiront une pression accrue, tandis que d’autres tireront profit des transformations en cours.
Le secteur technologique, par exemple, continuera à prospérer, notamment grâce aux innovations en intelligence artificielle et en automatisation. Cependant, des consolidations sont à prévoir, car seules les entreprises capables de s’adapter rapidement survivront.
Le secteur énergétique, en pleine transition verte, sera également sous les projecteurs. La demande pour des énergies renouvelables est forte, mais la volatilité des prix des matières premières pourrait poser des défis. Enfin, les secteurs de la consommation devront s’ajuster à un consommateur plus prudent, confronté à une inflation persistante.
Q : Et sur le plan géopolitique, quels impacts prévoyez-vous pour l’économie mondiale ?
Marc Kreiker : La géopolitique reste un facteur déterminant pour 2025. Les tensions entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne redéfiniront les chaînes d’approvisionnement, les échanges technologiques et les flux d’investissements.
La tendance au nearshoring s’accélérera, avec des entreprises cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement pour réduire leur dépendance à des régions spécifiques, notamment en Asie.
Un autre enjeu est l’impact des sanctions économiques, en particulier dans des secteurs stratégiques comme les batteries et les semi-conducteurs. Cela pourrait entraîner une volatilité accrue sur les marchés des matières premières critiques.
Q : Parlons maintenant d’Europe. Quels sont les défis majeurs pour la région en 2025 ?
Marc Kreiker : L’Europe fait face à des défis multiples. Sur le plan économique, la fragmentation reste une problématique majeure. Les écarts de performances entre les économies du Nord et du Sud de la zone euro fragilisent l’ensemble de la région, en particulier avec des politiques monétaires restrictives qui pèsent davantage sur les pays très endettés.
Ensuite, il y a le coût énorme de la transition énergétique. Réduire les émissions tout en garantissant la sécurité énergétique représente une équation complexe, d’autant plus que les États membres ne sont pas toujours alignés sur leurs priorités.
Enfin, les pressions sociales, amplifiées par une inflation persistante et un ralentissement économique, pourraient générer des instabilités politiques dans plusieurs pays. Cela nécessite une coordination accrue au sein de l’Union européenne pour éviter de nouveaux chocs.
Q : Quelles opportunités voyez-vous pour les investisseurs dans ce contexte difficile ?
Marc Kreiker : Les opportunités sont bien là, mais elles nécessitent une approche stratégique. Les investissements durables, par exemple, restent très attractifs, avec une demande croissante pour des portefeuilles alignés sur les critères ESG.
Les actifs refuges, comme l’or ou les obligations d’État, continueront d’attirer les investisseurs cherchant à se protéger contre la volatilité des marchés. Enfin, les secteurs liés aux technologies émergentes – intelligence artificielle, biotechnologies et énergies propres – offrent des perspectives de croissance à long terme.
Q : Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux entreprises et aux investisseurs pour aborder 2025 ?
Marc Kreiker : Pour les entreprises, je dirais qu’il est crucial de rester flexibles et de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement. Investir dans des technologies qui augmentent l’efficacité opérationnelle sera également clé.
Pour les investisseurs, l’année 2025 exigera une gestion rigoureuse des risques. Diversifiez vos portefeuilles, privilégiez les secteurs résilients et gardez un œil sur les tendances à long terme, comme la transition énergétique et l’innovation technologique. Avec une approche équilibrée et une vision stratégique, il est tout à fait possible de transformer les défis de 2025 en opportunités.
